Le collectif « Toutes Apôtres ! » demande la constitution d’une commission indépendante sur la situation des femmes dans l’Église

Dans une lettre adressée à la Conférence des évêques de France le 22 juillet, le collectif « Toutes Apôtres ! » a demandé à ce qu’une commission indépendante sur la situation des femmes dans l’Église soit constituée dans l’Église catholique « pour avancer ensemble vers une véritable égalité de toutes et tous les baptisé.es ».
Un an après avoir soumis la candidature de sept femmes à différentes fonctions de l’Église qui ne leurs sont pas accessibles, les membres du collectif « Toutes Apôtres » ont écrit une lettre à la Conférence des évêques de France (CEF) réclamant la mise en place d’une commission indépendante sur la situation des femmes dans l’Église.
🗣 Aujourd'hui jeudi 22 juillet 2021, le collectif @ToutesApotres demande à la Conférence des Évêques de France (@Eglisecatho) l’ouverture d’une Commission indépendante sur la situation des femmes dans l’Église catholique de France. pic.twitter.com/TXmwW2r4IK
— Toutes Apôtres ! (@ToutesApotres) July 22, 2021
Dans cette lettre, les membres du collectif commencent par évoquer « la constitution Gaudium et spes » qui a « dénoncé comme devant être dépassée et éliminée ‘toute forme de discrimination [...] qu’elle soit fondée sur le sexe, la race, la couleur de la peau, la condition sociale [car] contraire au dessein de Dieu' ». Elles rappellent également que le Fils de Dieu « s’est incarné pour qu’avec Lui nous soyons tous et toutes frères et sœurs, toutes et tous filles et fils du père ».
« Et pourtant » écrivent-elle. Pourtant, à la suite de leur action l’année dernière qui exprimait « le désir de servir leur Église dans différents ministères (diacre, curé, nonce, évêque) mais aussi des fonctions décisionnelles qui leur sont interdites aujourd’hui » et qui avait largement été encouragée par la candidature symbolique d’Anne Soupa pour le poste d’archevêque de Lyon, la réponse de la CEF n’a pas été à la hauteur de leurs attentes.
L’organisation avait alors affirmé, dans des propos rapportés par Le Figaro, que les membre du collectif ne sont « pas représentatives des femmes engagées au service de l’Église qui sont des milliers à être heureuses et épanouies dans leur mission ».
« Avez-vous compté celles qui, en responsabilité dans leur paroisse, leur diocèse ou dans un établissement d’enseignement catholique, se taisent et d’autocensurent par crainte d’être rejetée ou remises à leur place par une institution cléricale prompte à les accuser de ‘manque d’humilité’ ou de ‘nuire à l’unité’ ? » écrivent les huit signataires de la lettre aux évêques de France, soulignant ainsi la difficulté de s’exprimer au nom des femmes dans l’Église sans enquête à ce sujet.
« N’entendez-vous pas les femmes qui réclament la juste reconnaissance pour leur engagement au service de l’Église ? », « Votre assemblée de clercs se sent-Elle réellement en légitime à juger le ‘bonheur’ de ces femmes ? » continuent-elle.
C’est justement pour « documenter une réalité qui échappe aujourd’hui à notre connaissance » que le collectif « Toutes Apôtres ! » réclame la mise en place d’une commission indépendante sur la situation des femmes dans l’église de France, « comparable à la CIASE », c’est-à-dire un espace « d’enquête et de propositions ».
Les signataires invitent avant tout les évêques « au dialogue » sur ce « sujet trop important pour être balayé d’un revers de main ». Elles concluent leur missive en affirmant se tenir à la « disposition » de la CEF « pour travailler à cette commission, pour avancer ensemble vers une véritable égalité de toutes et tous les baptisé.es, dans une Église qui saura écouter et entendre les appels sans discrimination ».
Camille Westphal Perrier